Fait clé : pour partir à la retraite au taux plein il faut cumuler un certain nombre de trimestres validés — notamment 172 trimestres (soit 43 ans) pour les générations nées à partir de 1965 — et ces trimestres proviennent d’un mix de périodes cotisées et de périodes assimilées.
Brief : ce guide explique, avec des exemples concrets et des références pratiques, comment sont comptés et validés les trimestres de retraite, quelles périodes peuvent être prises en compte, et où s’adresser pour simuler ou compléter ses droits (L’Assurance Retraite, Agirc-Arrco, Cnav, etc.).
Durée d’assurance retraite : comment sont calculés les trimestres?
Le critère central, celui qui détermine la durée d’assurance, est le trimestre validé. Un salarié peut valider jusqu’à 4 trimestres par année civile, selon le montant des salaires soumis à cotisations.
- Règle de validation : un trimestre est validé quand le salaire brut soumis à cotisations atteint au moins 150 fois le Smic horaire brut en vigueur au 1er janvier de l’année considérée.
- Seuil 2025 : avec un Smic à 11,88 € / h au 01/01/2025, il faut un salaire brut d’au moins 1 782 € pour valider un trimestre, et 7 128 € pour valider les quatre trimestres de l’année.
- Historique : avant 2014, la règle utilisait la valeur de 200 fois le Smic horaire pour déterminer la valeur d’un trimestre.
Exemple concret : Claire, 42 ans, professeur contractuelle, devra vérifier chaque année si ses salaires cumulés atteignent ces seuils pour valider ses trimestres et viser les 172 trimestres requis.
Ce que montre cette règle, c’est que le montant perçu compte autant que la durée du travail : travailler à temps partiel peut réduire le nombre de trimestres validés même si l’activité est continue.

Validation des trimestres cotisés : mécanismes et implications
Les trimestres cotisés correspondent aux périodes pour lesquelles des cotisations ont été versées (salarié, artisan, travailleur indépendant selon le régime). La validation ne dépend pas des heures mais du montant.
- Type d’emploi : CDI, CDD, intérim, temps partiel — tous ouvrent droit à validation si le salaire cumulé atteint le seuil.
- Temps partiel : possibilité de reconstitution du salaire à temps plein via surcotisation, sous condition d’accord employeur et de versement de la part patronale majorée.
- Job étudiant : un trimestre peut être validé si le cumul annuel atteint l’équivalent de 1,5 Smic mensuel.
Illustration : un intérimaire qui multiplie les missions et atteint 7 128 € sur l’année validera ses quatre trimestres comme un salarié en CDI.
Insight : la modularité des carrières modernes impose de surveiller ses fiches de paie et d’utiliser les simulateurs pour éviter les surprises au moment de la liquidation.
Trimestres assimilés : quelles périodes non travaillées sont prises en compte?
Au-delà des périodes cotisées, le système retient des périodes assimilées qui comptent pour la durée d’assurance sans intégrer de revenu dans le calcul du montant de la pension.
- Maladie indemnisée : 60 jours (consécutifs ou non) indemnisés = 1 trimestre.
- Maternité : depuis 2014, 90 jours d’indemnités journalières d’assurance-maternité = 1 trimestre.
- Chômage indemnisé : 50 jours indemnisés = 1 trimestre.
- Service militaire, service civil, rééducation professionnelle, sportifs de haut niveau : le plus souvent 90 jours = 1 trimestre.
Cas pratique : Paul, au chômage indemnisé pendant 100 jours, verra deux trimestres assimilés validés même si ces périodes n’entrent pas dans le calcul de son salaire annuel moyen.
Conséquence : ces trimestres assimilés permettent de préserver la durée d’assurance nécessaire pour le taux plein, mais n’augmentent pas la base de calcul de la pension.

Tableau des principaux cas d’assimilation et durée requise
Voici les grands repères pour savoir quand une période non travaillée compte pour la retraite.
- Maladie et accident du travail : 60 jours indemnisés = 1 trimestre.
- Invalidité : 3 mois de versement de la pension d’invalidité = 1 trimestre.
- Chômage non indemnisé : dans certains cas, 50 jours comptent pour 1 trimestre selon la situation.
- Formation professionnelle et emplois aidés : 50 jours = 1 trimestre.
En bref : comprendre ces règles évite des erreurs d’appréciation lors de la consolidation des droits et facilite la décision d’un rachat ou d’une poursuite d’activité.
Cas particuliers et solutions pratiques : rachat, majorations, et retraite complémentaire
Quand la durée d’assurance manque, plusieurs leviers existent : rachat de trimestres, majorations (enfants, aidant familial), et droits auprès des régimes complémentaires comme Agirc-Arrco ou les caisses de la La Retraite Complémentaire.
- Rachat de trimestres : permet d’augmenter la durée d’assurance pour améliorer le taux ou la durée — utile pour les années d’études ou périodes faiblement cotisées.
- Majorations : par exemple, majoration pour enfant ou reconnaissance du rôle d’« aidant familial » lors de la liquidation.
- Complémentaires : Agirc-Arrco et autres organismes (Préfon, Retraites Populaires, Malakoff Humanis) versent des droits supplémentaires qu’il faut consolider au moment de la liquidation.
Exemple : Marie, cadre, a recours au rachat pour ses années étudiantes et vérifie ses points Agirc-Arrco afin d’affiner la date optimale de départ.
Ce qui se joue : combiner retraite de base et complémentaires est souvent la clé pour maintenir le niveau de vie attendu après la fin d’activité.

Outils et interlocuteurs pour piloter ses droits
Pour faire le point et simuler, plusieurs services officiels et privés sont utiles. Ils permettent de vérifier les trimestres validés, estimer la pension et choisir un éventuel rachat.
- L’Assurance Retraite et Cnav : consultations des carrières et simulations officielles.
- Agirc-Arrco : suivi des points de retraite complémentaire pour les salariés du privé.
- Sites et outils : Retraite.com, Ma retraite facile, Info Retraite offrent des simulateurs et guides pratiques.
- Organismes de prévoyance et complémentaires : Préfon, Retraites Populaires, Malakoff Humanis pour des solutions d’épargne et d’assurance complémentaire.
Ressources pratiques : utilisez les simulateurs et rapprochez-vous des caisses (Cnav, Agirc-Arrco) pour obtenir un relevé de carrière à jour.
Liens utiles et références pour approfondir :
- Les enjeux et impacts de la réforme des retraites de 2023 (contexte législatif).
- Découvrir la prévoyance (protection et complémentaire).
- Calcul de l’allocation chômage (liens avec trimestres assimilés).
- Comprendre le passage du brut au net (impact sur la base de calcul).
- Nouvelles dispositions sur le cumul emploi-retraite (règles de cumul et stratégies).
Point clé : confronter son relevé de carrière officiel avec des simulations permet de décider s’il faut racheter des trimestres, travailler plus longtemps ou renforcer ses complémentaires.

Synthèse pratique : checklist pour sécuriser vos trimestres
Avant de liquider vos droits, suivez une démarche structurée pour limiter les pertes et optimiser la date de départ.
- Consulter son relevé de carrière auprès de la Cnav et de Agirc-Arrco.
- Vérifier les trimestres cotisés vs assimilés et repérer les périodes manquantes.
- Étudier le rachat (années d’études) et calculer son coût vs gain de pension.
- Simuler différentes dates de départ avec des outils (Retraite.com, Ma retraite facile, Info Retraite).
- Considérer la consolidation des complémentaires (Préfon, Retraites Populaires, Malakoff Humanis).
Insight final : anticiper, simuler et confronter les informations auprès des caisses est la méthode la plus fiable pour viser une retraite sereine et sans mauvaise surprise.

Que signifie « trimestre assimilé » et comment est-il comptabilisé ?
Un trimestre assimilé correspond à une période d’interruption (maladie, maternité, chômage indemnisé, service militaire…) qui est prise en compte pour la durée d’assurance. Les conditions varient : par exemple, 60 jours indemnisés de maladie = 1 trimestre ; 50 jours de chômage indemnisé = 1 trimestre ; 90 jours pour le service militaire.
Comment savoir combien de trimestres il me manque pour partir au taux plein ?
Consultez votre relevé de carrière via L’Assurance Retraite ou la Cnav, puis utilisez des simulateurs sur Retraite.com ou Info Retraite. Vérifiez aussi vos points Agirc-Arrco si vous relevez d’un régime complémentaire.
Puis-je racheter des trimestres d’études ou de faible rémunération ?
Oui, le rachat de trimestres permet de reconstituer des années (notamment d’études) pour améliorer la durée d’assurance ou le taux. Il convient de chiffrer le coût et de le confronter au gain attendu sur la pension.
Le temps partiel réduit-il forcément le nombre de trimestres validés ?
Pas nécessairement. Le nombre de trimestres validés dépend du salaire cumulé. Un temps partiel peut valider les mêmes trimestres si le cumul de salaires atteint les seuils, ou via surcotisation si l’employeur accepte de reconstituer un salaire à temps plein.
