Fait clé : un virement international reste le moyen le plus sûr pour transférer des fonds à l’étranger, mais ses coûts et ses délais varient fortement selon que l’opération soit SEPA (en euros) ou non-SEPA (en devises).
Brief : ce guide pratique suit Sofia, une consultante française qui paie un fournisseur au Maroc. À travers son cas, on détaille les choix de devise, les acteurs (banques, néobanques, services spécialisés), les frais, les justificatifs et les bonnes pratiques pour limiter les coûts.
Virement international : le point essentiel à connaître
Le virement international permet d’envoyer ou de recevoir de l’argent d’un compte bancaire à un autre, même si l’un des comptes est situé hors de France. Pour Sofia, le dilemme est simple : effectuer le paiement en euros ou dans la monnaie du bénéficiaire.
- Choix de la devise : envoyer en euro ou en devise locale.
- Frais : commission bancaire + frais de change, parfois partagés entre émetteur et bénéficiaire.
- Délais : variables selon les établissements impliqués ; le règlement européen SEPA garantit des délais plus courts.
Ce que retient Sofia : la simplicité du SEPA contre la flexibilité des virements en devise — un arbitrage coût/rapidité à maîtriser.

SEPA vs non-SEPA : comprendre l’espace et les règles
Le virement SEPA couvre les opérations en euros vers des comptes situés dans la zone SEPA (33 pays). Il repose sur des coordonnées harmonisées : IBAN et BIC.
- Délai SEPA : un jour ouvré à partir de la réception de l’ordre (délais rallongés d’un jour pour les supports papier).
- Opérations non-SEPA : peuvent être en devises différentes, avec des frais supplémentaires et des délais non standardisés.
- Cas des devises nationales dans l’EEE : pour des virements dans une devise autre que l’euro, un délai légal de quatre jours maximum peut s’appliquer.
Contexte utile : l’Union monétaire européenne facilite les transferts en euro — pour en savoir plus sur la construction de l’euro, consultez cet article sur l’histoire de l’euro.
Insight : pour les paiements récurrents en euros, le SEPA reste la solution la plus simple et la moins sujette aux frais cachés.

Choix de la devise et répartition des frais
Lorsque vous émettez un virement, vous choisissez la monnaie et la répartition des frais : vous pouvez prendre la totalité des frais à votre charge, ou utiliser le partage (SHA) où l’émetteur paie ses frais et le bénéficiaire les siens.
- Option Payer en euros : utile si le compte bénéficiaire peut recevoir des euros sans conversion.
- Option Payer en devise locale : évite la double conversion côté bénéficiaire, mais peut coûter plus cher selon le taux appliqué par la banque.
- Répartition des frais : SHA (partagé), OUR (émetteur paye tout), BEN (bénéficiaire paye tout).
Exemple concret : Sofia choisit parfois d’envoyer en dirhams marocains pour éviter que son fournisseur ne supporte une conversion coûteuse — mais elle compare toujours le taux de change et la commission avant d’envoyer.

Délais pratiques et qui intervient dans la chaîne
Le délai d’exécution dépend des établissements impliqués : banque émettrice, banques correspondantes (correspondents), et banque du bénéficiaire. Il n’existe pas de délai maximum unique en-dehors des règles SEPA.
- Virement SEPA : généralement crédité en un jour ouvré.
- Virements non-SEPA : souvent 2 à 5 jours ouvrés, parfois plus selon les correspondants et les contrôles AML.
- Facteurs rallongeant les délais : heures d’ordre, week-ends, coordonnées incomplètes (IBAN/BIC manquants), contrôles de conformité.
Cas pratique : un virement de Sofia vers Rabat a pris 4 jours car la banque intermédiaire a appliqué un contrôle supplémentaire — un rappel que la traçabilité prime sur la rapidité.
Phrase-clé : anticiper les délais en vérifiant les coordonnées et en privilégiant le SEPA quand c’est possible.

Moyens pour envoyer de l’argent : banques, néobanques et services spécialisés
Outre les banques traditionnelles, une offre abondante de prestataires propose des transferts internationaux : Wise, Revolut, OFX, TransferGo, Remitly, WorldRemit, Western Union, MoneyGram, PayPal, Skrill.
- Banques : sécurité, mais frais et marges de change souvent plus élevés.
- Néobanques & fintechs (Wise, Revolut) : taux proches du réel et frais transparents pour les particuliers.
- Services de transfert et cash pickup (Western Union, MoneyGram, WorldRemit) : pratiques pour paiements rapides et retraits en espèces.
Pour choisir : comparez le taux de change effectif, les commissions fixes et la vitesse. Une synthèse utile sur les limites et pratiques se trouve dans cet article sur les limites de virement.

À retenir : pour des montants importants, comparez plusieurs prestataires — le choix peut réduire la facture de plusieurs centaines d’euros.
Sécurité, justificatifs et bonnes pratiques
Votre banque peut demander des justificatifs : factures, contrats, preuve de provenance des fonds. Ces demandes répondent aux obligations de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (AML/KYC).
- Documents fréquemment demandés : facture fournisseur, contrat commercial, preuve d’identité, justificatif d’adresse.
- Délais supplémentaires : les contrôles KYC peuvent retarder le virement si des informations manquent.
- Conseil : conservez et joignez les pièces dès l’ordre de virement pour limiter les interruptions.
Pour comprendre le rôle et le fonctionnement du compte courant dans ces opérations, ce guide pratique est utile : démystifier le compte courant.

Insight : anticiper la demande de justificatifs accélère le transfert et réduit le risque de blocage.
Cas pratiques et astuces pour économiser sur vos transferts
Sofia applique quelques règles simples pour réduire les frais : comparer les offres, regrouper les paiements, et choisir la bonne devise.
- Comparer les taux en temps réel : utilisez les outils en ligne des fintechs (Wise, Revolut) plutôt que la grille de votre banque.
- Fractionner ou regrouper : pour des petits montants, les services à commission fixe peuvent être disproportionnés ; pour des montants élevés, privilégiez les offres avec frais proportionnels faibles (OFX, Wise).
- Privilégier le paiement en devise locale quand le bénéficiaire n’a pas de compte en euros, mais comparer toujours le coût total (commission + spread).
Pour approfondir le fonctionnement des virements bancaires et mieux lire vos relevés, consultez ces ressources : comprendre le fonctionnement du virement bancaire et comment déchiffrer votre relevé.

Phrase-clé : une comparaison systématique des prestataires, avant chaque envoi, est la meilleure économie.

Quels éléments faut-il pour lancer un virement international ?
Pour un virement SEPA : IBAN et parfois le BIC. Pour un virement non-SEPA : coordonnées complètes du bénéficiaire, code SWIFT/BIC, et parfois des informations supplémentaires. Ayez aussi sous la main la preuve du motif du paiement si votre banque la demande.
Combien de temps met un virement SEPA ?
Un virement SEPA est généralement crédité en un jour ouvré depuis la réception de l’ordre par la banque. Les virements sur support papier prennent un jour supplémentaire.
Comment choisir entre banques et prestataires comme Wise ou Revolut ?
Comparez le taux de change effectif, les commissions fixes et la vitesse. Les fintechs (Wise, Revolut) offrent souvent de meilleurs taux pour les particuliers ; les banques traditionnelles peuvent être préférées pour des questions de relation ou de montants très élevés.
Ma banque peut-elle retenir un virement pour justificatifs ?
Oui. Pour respecter les règles AML/KYC, une banque peut demander des justificatifs (facture, contrat, identité). Fournir ces documents rapidement évite des retards.
Quels services utiliser pour des retraits en espèces à l’étranger ?
Pour des paiements rapides et retraits en espèces, pensez à Western Union, MoneyGram ou WorldRemit. Ils sont pratiques mais peuvent être plus coûteux que les transferts bancaires électroniques.
