Fait majeur : la phase préparatoire de l’euro numérique court jusqu’à octobre 2025 — une période destinée à poser les bases techniques, juridiques et commerciales avant toute mise en circulation effective.
Pour rendre le projet concret, suivons Sophie, commerçante à Lyon : elle gère un terminal Ingenico, accepte Paylib et cartes via Société Générale et Crédit Agricole, et s’interroge sur ce que l’euro numérique changera pour son activité.
Calendrier et état d’avancement de l’euro numérique : où en est-on ?
Le calendrier impose une phase de mise au point qui s’achève en octobre 2025. Le travail en cours vise à transformer un concept — un « billet numérique » — en un instrument utilisable par les particuliers et les entreprises.
- Acteurs impliqués : la Banque centrale européenne et les Banques centrales nationales, avec des opérateurs comme la Banque de France et des distributeurs potentiels tels que La Poste.
- Bénéficiaires visés : ménages, commerçants, non-bancarisés, et entreprises de la zone euro.
- Prochaine étape : validation par les institutions européennes, puis phase de déploiement test avant une adoption plus large.
Les discussions portent autant sur la gouvernance que sur l’acceptation par le marché : si les ministres et la BCE avancent, la décision finale dépendra d’un compromis politique et technique. Insight : l’échéance d’octobre 2025 est moins une date de lancement qu’un point de bascule entre recherche et décision.

Qui distribuera et intégrera le service ?
La logique retenue privilégie une distribution via les acteurs existants du paiement plutôt que par une appli unique centralisée.
- Banques traditionnelles (ex. BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, BPCE)
- Opérateurs alternatifs et néobanques (ex. Orange Bank, Carrefour Banque)
- Prestataires de terminals et d’acceptation (ex. Ingenico)
Concrètement, les établissements bancaires et des entités publiques pourraient proposer des portefeuilles aux usagers. Insight : le succès dépendra d’un réseau d’acteurs convaincus de co-construire l’offre.
Comment fonctionnera l’euro numérique pour les usagers et les commerces ?
Sur le principe, l’euro numérique doit ressembler à un compte de dépôt géré directement par l’Eurosystème, mais accessible via des portefeuilles fournis par des banques ou des bureaux publics.
- Ouverture du portefeuille : chez votre banque ou un service désigné (possibilité d’offres par la Banque de France ou La Poste).
- Alimentation : par espèces (conversion) ou par virement depuis un compte classique.
- Utilisation : paiement via téléphone, carte ou autre moyen retenu par l’utilisateur.
Des limitations pratiques seront mises en place pour préserver la stabilité financière : des plafonds de détention sont envisagés dans un premier temps et les mécanismes AML/KYC resteront actifs. Insight : l’euro numérique vise à conjuguer confidentialité et conformité, un équilibre délicat.

Étapes concrètes pour un paiement
Le parcours utilisateur sera simple mais encadré :
- Création du portefeuille (en ligne ou en agence).
- Transfert de fonds depuis un compte bancaire ou conversion d’espèces.
- Validation du paiement via l’appareil choisi (téléphone, carte dédiée).
Pour ceux qui veulent se préparer dès maintenant, comprendre le fonctionnement des virements et des comptes aide à saisir les nouvelles possibilités : par exemple, maîtriser le virement bancaire et le virement SEPA instantané facilitera la migration vers un porte-monnaie numérique. Insight : simplicité pour l’utilisateur ne doit pas rimer avec opacité réglementaire.

Enjeux économiques et sociaux : banques, commerçants, souveraineté
L’un des arguments moteurs est la renforcement de la souveraineté européenne face à des réseaux de paiement largement non-européens.
- Statut quo : selon l’enquête SPACE 2024, 66 % des opérations par carte dans la zone euro reposaient sur des systèmes non-européens.
- Conséquence : une dépendance au réseau de sociétés comme Visa ou Mastercard pour une part majeure des flux.
- Objectif : offrir une alternative européenne et réduire les frictions transfrontalières.
Les banques craignent la perte d’un segment de dépôts; les commerçants, quant à eux, s’interrogent sur l’impact sur les coûts d’acceptation (terminal, commissions). Pour Sophie, cela peut signifier moins de frais sur certaines transactions — si l’acceptation est intégrée sur son terminal Ingenico. Insight : l’euro numérique peut devenir un outil de puissance économique, mais il oblige les acteurs à repenser leurs modèles.

Avantages et risques pour les différents acteurs
Un simple tableau mental suffit pour saisir les forces en présence :
- Pour les consommateurs : meilleure inclusion (non-bancarisés), confidentialité des petits paiements, simplicité.
- Pour les banques : opportunités d’innovation (offres de portefeuille), mais risque d’érosion des dépôts sans encadrement.
- Pour les États : renforcement du rôle international de l’euro et meilleure résilience des paiements.
Les commerçants devront s’adapter techniquement (acceptation via Ingenico ou mise à jour des systèmes), et il est probable que des acteurs comme Paylib ou Carrefour Banque proposent des solutions intermédiaires. Insight : l’équilibre entre gains d’efficacité et risques financiers déterminera l’ampleur de l’adoption.

Défis techniques, juridiques et politiques avant adoption
Les choix techniques — centralisé versus technologies distribuées (DLT/blockchain) — sont au cœur des débats, tout comme la protection des données et la lutte contre le blanchiment.
- Technique : robustesse, scalabilité et interopérabilité avec les systèmes existants (ex. terminaux Ingenico).
- Juridique : cadre européen, conformité AML/CFT et respect de la confidentialité.
- Politique : arbitrage entre souveraineté et compétitivité, et concertation avec les banques et la société civile.
Côté pratique, certains frais transfrontaliers devraient diminuer, mais les frais liés aux retraits d’espèces ou aux « retraits déplacés » pourraient subsister tant que les modèles commerciaux des banques n’évoluent pas. Pour s’informer sur les modalités pratiques du quotidien bancaire, il est utile de consulter un guide pour ouvrir un compte bancaire et comprendre les limites de virement qui peuvent exister. Insight : l’issue dépendra d’un calibrage fin entre sécurité, utilité et acceptation politique.

Scénarios d’adoption
Trois trajectoires sont plausibles :
- Adoption progressive via les banques et acteurs du paiement, portée par la confiance des usagers.
- Déploiement rapide soutenu par une forte impulsion politique et des intégrations techniques poussées.
- Adoption mitigée si les questions de confidentialité, coûts et interopérabilité ne trouvent pas de réponses satisfaisantes.
Dans tous les cas, la communication et les tests en conditions réelles seront décisifs. Insight : la réussite technique ne garantit pas l’adoption : il faut convaincre les citoyens, les commerçants et les banques.

Ressources pratiques et points à retenir pour les citoyens
Avant de basculer, il est utile de maîtriser quelques notions bancaires et sécuritaires : savoir lire un relevé, utiliser un virement, et comprendre la sécurité des paiements en ligne.
- Comprendre la sécurité : se familiariser avec le 3D Secure et l’authentification forte via des guides comme la sécurité des paiements en ligne.
- Maîtriser les transferts : le fonctionnement du virement bancaire et du SEPA instantané facilite l’usage.
- S’informer sur l’histoire et la portée de la monnaie commune via des ressources comme le rôle de l’euro.
Un citoyen bien informé aura moins d’inquiétude face au changement et pourra juger de la vraie valeur ajoutée pour son quotidien. Insight : l’adhésion publique sera la clé de voûte de ce projet.

Qu’est-ce que l’on entend par « billet numérique » ?
Le terme renvoie à l’idée d’une monnaie numérique de banque centrale qui conserve la confidentialité des espèces pour les petits paiements tout en existant sous forme électronique. L’Eurosystème assure que les données personnelles ne seront pas systématiquement corrélées aux habitudes de consommation.
Comment ouvrir un portefeuille d’euro numérique ?
Vous pourrez le faire via votre banque ou un prestataire agréé (certains établissements comme Crédit Agricole, BNP Paribas ou des services publics comme La Poste pourraient proposer l’ouverture). Des guides pratiques sur l’ouverture de compte bancaire aident déjà à se préparer.
L’euro numérique remplacera-t-il les espèces ?
Non : il est présenté comme un complément aux espèces et aux autres moyens de paiement. Les espèces resteront utiles pour certains usages; l’objectif est d’élargir les options.
Quels sont les risques pour ma banque ?
Les banques peuvent voir des déplacements de dépôts si l’euro numérique est trop attractif sans garde-fous. C’est pour cela que des plafonds et des règles de distribution sont envisagés pour préserver la stabilité financière.
Que faire pour se préparer dès maintenant ?
Se familiariser avec les opérations courantes (relevés, virements, limites de virement) et la sécurité des paiements en ligne vous mettra en position favorable. Des ressources pratiques existent pour comprendre ces mécanismes.
