Fait clé : les frais liés aux incidents de paiement sont désormais encadrés par la loi et des engagements bancaires, avec des plafonds précis pour les rejets, les commissions d’intervention, la saisie administrative et les comptes inactifs.
Camille, commerciale indépendante, découvre chaque mois l’impact concret de ces plafonds sur son budget : quelques rejets de prélèvements et un dépassement de découvert suffisent pour alourdir sa facture — mais la réglementation offre aujourd’hui des garde-fous. Ce texte explique ce qui change, comment ça s’applique aux principaux établissements et ce que peut faire un client en 2025.
Plafonnement des frais d’incidents bancaires : ce qu’il faut retenir
Le cadre légal combine dispositions du code monétaire et financier et engagements des banques pour protéger les consommateurs. Les plafonds visent à éviter des frais disproportionnés après un incident de paiement.
- Champ couvert : rejets de chèques, virements, prélèvements, commissions d’intervention, saisies administratives, comptes inactifs.
- Objectif : limiter les coûts pour l’usager et éviter l’aggravation des difficultés financières.
- Acteurs concernés : grandes banques comme BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole, La Banque Postale, Crédit Mutuel, CIC, LCL, Boursorama Banque, Hello Bank! et ING doivent appliquer ces règles.
Ce que cela signifie pour un client comme Camille : une transparence renforcée et des plafonds qui limitent l’effet boule de neige des incidents. Insight : la réglementation transforme un coût aléatoire en un risque financier mesurable.

Frais de rejet : montants, exemples et portée juridique
Les rejets de chèques, de virements et de prélèvements ne peuvent pas donner lieu à des facturations illimitées : le législateur a fixé des montants selon la nature et le montant de l’opération.
- Rejet de chèque ≤ 50 € : plafonné à 30 €.
- Rejet de chèque > 50 € : plafonné à 50 €.
- Rejet de virement ou prélèvement ≤ 20 € : ne peut excéder le montant rejeté.
- Rejet de virement ou prélèvement > 20 € : plafonné à 20 €.
Ces montants figurent dans les articles du code monétaire et financier (article D.131-25 pour les chèques et article D.133-6 pour virements et prélèvements). Sont compris dans le plafond l’ensemble des sommes facturées, y compris les lettres d’injonction ou les commissions de rejet.
- Exemple concret : Camille a eu un prélèvement rejeté de 45 €. La banque ne peut lui facturer plus de 20 € pour ce rejet.
- Cas pratique : en cas de doute sur la nature de la facturation, demandez un détail écrit des sommes prélevées.
Pour limiter les rejets, vérifiez les autorisations de prélèvement et les plafonds de virements — consultez par exemple les conseils sur les limites des virements. Insight : les plafonds rendent prédictible le coût d’un incident, mais n’éliminent pas le besoin d’une bonne gestion de trésorerie.
Commissions d’intervention et dispositifs pour les clients fragiles
Les commissions d’intervention, facturées pour la gestion d’une irrégularité du compte, sont plafonnées et des régimes spécifiques existent pour les personnes en difficulté financière.
- Plafond général : 8 € par opération et 80 € par mois (article R312-4-1).
- Clients fragiles / droit au compte : 4 € par opération et 20 € par mois (article R312-4-2).
- Plafonnement global pour personnes fragiles : généralement 25 €/mois ou, pour les titulaires de l’offre spécifique (OCF), 20 €/mois et 200 €/an. L’OCF coûte au maximum 3 €/mois.
Depuis l’accord demandé par le ministère de l’Économie, une personne qui enregistre au moins cinq incidents de paiement dans le même mois est identifiée comme « client fragile » et bénéficie du plafonnement au minimum pendant trois mois. Ces mesures visent à éviter que des frais répétitifs ne piègent durablement un foyer.
- Exemple : si Camille dépasse son découvert plusieurs fois, sa banque devra l’identifier et appliquer le plafond protecteur.
- À lire pour mieux comprendre : commissions d’intervention expliquées.
Les établissements — qu’il s’agisse de BNP Paribas ou de la néo-banque Boursorama Banque — doivent proposer l’offre spécifique aux clients concernés. Insight : le plafonnement vise autant la protection que l’incitation à orienter les clients vers des solutions adaptées.

Saisie administrative à tiers détenteur (SATD) et comptes inactifs
La saisie par l’administration et la gestion des comptes dits inactifs obéissent aussi à des règles visant à limiter le coût pour l’usager.
- SATD : frais plafonnés à 10 % du montant saisi, dans la limite de 100 €.
- Saisie-attribution au profit d’un créancier privé : pas de plafond légal spécifique — attention aux frais potentiels.
- Compte inactif : frais annuels plafonnés à 30 €, prélevés seulement dans la limite du solde créditeur et réévaluables tous les trois ans selon l’indice INSEE.
Illustration : après un contrôle fiscal, l’administration peut pratiquer une SATD sur le compte de Camille ; la banque ne pourra prélever plus de 100 € pour couvrir ses frais. Pour comprendre les implications de la saisie, consultez la fiche dédiée à la saisie administrative à tiers détenteur ou le guide sur le fichier des comptes bancaires (Ficoba).
- Astuce : en cas de saisie, demandez immédiatement le détail des frais et vérifiez votre situation au Trésor Public.
- Prévention : garder une activité régulière sur son compte évite le statut d’inactivité et les frais associés.
Insight : la SATD protège l’intérêt public mais nécessite une vigilance accrue des titulaires de comptes pour éviter des prélèvements inattendus.

Comment agir : droits, alertes et bonnes pratiques pour limiter les frais
Les règles offrent des protections, mais le meilleur rempart reste l’anticipation et l’usage des dispositifs disponibles. Plusieurs actions concrètes sont accessibles à tout client.
- Vérifier l’information préalable : la banque doit informer gratuitement le titulaire au moins 14 jours avant de débiter certains frais liés à des irrégularités.
- Saisir les dispositifs pour fragiles : demandez l’OCF si vous êtes identifié en difficulté ; elle coûte au maximum 3 €/mois.
- Comparer les offres : consulter les tarifs des banques (de Crédit Agricole à ING) et envisager un changement si nécessaire.
- Se former et utiliser des outils : budgets, simulation d’endettement, et guides pratiques pour le découvert ou le virement ; par exemple, consultez le guide sur le fonctionnement du découvert ou l’outil pour évaluer votre niveau d’endettement.
Exemple d’action : Camille met en place une alerte de solde et active l’offre OCF lorsqu’elle reçoit des prélèvements imprévus — le plafond mensuel limite désormais sa perte financière maximale et lui donne le temps de régulariser sa situation.
- Conseil pratique : demandez un échéancier plutôt que d’accumuler les frais.
- Ressource utile : pour mieux gérer les virements, voyez aussi comment fonctionne un virement.
Insight : comprendre ses droits et activer les dispositifs adaptés transforme une situation de vulnérabilité en un processus maîtrisable.

Quels frais sont strictement plafonnés en cas de rejet ?
Les rejets de chèques, virements et prélèvements sont plafonnés : 30 € pour un chèque ≤ 50 €, 50 € pour un chèque > 50 €, et 20 € maximum pour un rejet de virement/prélèvement supérieur à 20 €. Ces plafonds incluent tous les frais facturés pour l’incident.
Quelles protections pour une personne en difficulté financière ?
Une personne identifiée comme fragilisée bénéficie d’un plafonnement global des frais (généralement 25 €/mois ou 20 €/mois pour l’OCF avec 200 €/an). Après cinq incidents dans le même mois, la banque doit appliquer ce statut au moins trois mois.
Que faire en cas de saisie administrative sur mon compte ?
La SATD est plafonnée à 10 % du montant saisi, dans la limite de 100 €. Contactez immédiatement l’administration concernée et demandez le détail des frais. Pour en savoir plus, consultez les ressources sur la saisie administrative à tiers détenteur.
Comment contester un prélèvement ou des frais injustifiés ?
Demandez un relevé détaillé à votre banque, adressez une réclamation écrite et, si besoin, saisissez le médiateur bancaire. Gardez trace des échanges et utilisez les outils d’évaluation budgétaire pour prévenir la répétition des incidents.
